La Guerre des Juifs en langue Slavonne (Vieux Russe)
diffère beaucoup de celle transmise par les manuscrits grecs. Elle
offre des passages ignorés sur Hérode, Jean Baptiste et Jésus.
Serait-elle la traduction de l'original perdu, écrit initialement en
langue sémitique? Cette thèse se heurte au patient travail de
traduction de N A Mescerskij dont l'analyse minutieuse a mis en relief
un si grand nombre d'incohérences que les imputer à Flavius Josèphe
s'avère plutôt périlleux.
La préface
Le
contexte historique
Les manuscrits
Principales additions
Les termes grecs
Selon le traducteur Pierre Pascal, La Guerre des Juifs en Slavon
serait «l'adaptation par un lettré anonyme de
la brillante Russie Kiévienne des XIème-XIIème siècles de l'histoire
classique de Josèphe le Juif , adroitement christianisé par un
obscur Byzantin.» Christiannisé vraiment? C'est ce que se
demande le lecteur surpris par des récits inconnus et si inattendus.
Cette rédaction slavonne n'apparaît qu'au milieu du Moyen-Age. Comme
on ne voit pas comment un original (sémitique ou grec) aurait pu
passer inaperçu aussi longtemps, Il faut conclure avec les éditeurs de
la
Synopse, H et K Leeming et l'analyse de N.A Mescerskij, que
cette rédaction est l'oeuvre personnelle du traducteur slavon qui
s'estimant très libre par rapport à l'original ne s' en est pas rendu
esclave mais s'est fait le rival de Flavius Josèphe, s'attachant à
offrir un récit vivant à son auditoire russe par un condensé où il
mettait le réalisme en relief , passant au discours direct par des
dialogues.
I-XVII-7: Hérode passa la nuit dans un village appelé Avlon. (nom
absent du Grec)
I-XVII-3: Le Rêve d'Hérode ; il est très semblable à celui d'Archélaus
comme de Philippe.
I-XIX - :
épisode des prêtres massacrés
I - XX - :
Les Mages Persans
I-XXII - 2: La description des vêtements du grand-prêtre a son
parallèle dans "Sur les 12 pierres du vêtement du grand-prêtre"
d'Épiphane de Chypre, une oeuvre connue en vieux slavon et en vieux
russe.
I- XXXI . «Les Romains appelés LATINS se
précipitent pour saisir leur butin; ils transgressent leurs serments
pour le seul profit. Dans la calomnie ils ne voient pas de faute.»
Le grec LATINOS (Latin) n'est pas usité par Josèphe. Cette attaque
contre les Romains tranche sur le dévouement de Josèphe qui faisait
plutôt leur éloge tout au long de son livre.
I - XXXII-5:«Suivre l'exemple d'Éléazar et des
7 frères»
Il s'agit des frères Maccabées dont Josèphe n'a pas mis en relief le
caractère héroïque.
I - XXXIII,5: conclusion moralisatrice "c'est
arrivé de par la divine providence”
Cette conclusion et d'autres ont fait penser au Sermon sur
l'Antichrist d'Hippolyte de Rome.
Livre II
II- VII-2
Jean Baptiste.
II-VIII,7: Après le tirage au sort que Josèphe proposa pour se tirer
d'affaire, dans son texte grec il concluait l'épisode en ces termes:
“Par chance ou par Providence divine, Josèphe
fut gardé avec un autre jusqu'à la fin“
En fait ce que l'on appelle le "ludus
Josephi" serait ce calcul mathématique qui aurait permis à
Josèphe de rester le dernier en liste avec un autre qu'il convainquit
de se rendre aux Romains. C'est pourquoi le rédacteur slavon n'hésita
pas à changer la conclusion par ces mots:
“Ayant ainsi parlé, il fit le compte avec ruse
et ainsi les berna tous“.
C'est bien le rédacteur slavon qui était l'auteur de cette conclusion
car il n'est guère envisageable que Josèphe ait parlé de lui-même en
ces termes.
II - IX, 1
Rêve de Philippe.
II-IX - “Attachant des branches de
conifères à leurs chevaux pour dégager de la poussière derrière eux”:
c'était une tactique russe.
II -IX -
Episode d'Antipas et Jésus.
Les traducteurs ont relevé dans la Guerre des Juifs en slavon deux
termes d'origine sémitique “maglavije” et “kusit”, le second étant
contesté. Par contre les termes grecs sont en grand nombre dont:
II-XVI, 4: ADOKSITE (αδοξειτε)
III-X,7 :KORAKYNI
IV-IX,12-PASTOFORIWN - SALPINX
V-V,4 KATAPETAZMA
VII-V,4 DAFINI (δαφναις = lauriers)
Les "Grécismes" également :
Valsomon (Bαλσαμον)
vusinsk ( βυσσινος)
kamil (κάμελος ,chameau)
Gazofilakija (garde du trésor)
Arxijerej (grand-prêtre)
Igemon (chef)
Pentikostija (Pentecôte)
Porfira (pourpre)
Skinopijiga (Scenopégie, fête des tentes).
Trapeza ( table)