DE QUOI SONT MORTS ANANIAS ET SAPHIRA?

De la culpabilité d'Ananias et Saphira, le lecteur a du mal à se faire une idée exacte, si bien que les conséquences, qui en furent mortelles, le surprennent et l'effraient.
Il serait enclin à mettre en cause le bon-sens du rédacteur des Actes, si une analyse minutieuse du vocabulaire utilisé ne l'amenait à saisir à travers les multiples nuances, sa circonspection , voire sa retenue.


Actes des Apôtres Chapitre V

1- Or un certain homme du nom d'Ananias avec Saphira sa femme vendit une propriété
2- et fit une soustraction sacrilège au montant - la femme elle-même étant complice - et prenant une certaine partie, la déposa aux pieds des Apôtres.
3 - Or Pierre dit à Ananias: Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur pour que tu mentes au Saint Esprit et que, toi, tu soustraies de manière sacrilège au montant du domaine?
4 - Dans l'intevalle ne restait-il pas à toi? et vendu [le montant] n'était-il pas sous l'autorité?
Pour quelle raison as-tu mis dans ton coeur de mal faire ainsi ?
Ce n'est pas aux humains que tu as menti mais à Dieu.
5 Mais Ananias entendant ces paroles, subitement s'affaisssant, perdit conscience. Et il y eut une grande peur sur tous ceux qui écoutaient.
6 Se levant alors les plus jeunes gens l'enveloppèrent
et l'emportant l'ensevelirent.
7 Passa alors un intervalle comme de trois heures, et sa femme qui ne savait pas
ce qui était arrivé, entra.
8 Pierre lui dit alors: je te demanderai si donc vous vous êtes défaits du domaine, tant. Or elle dit: oui, tant.
9 Or Pierre à elle: Pour quelle raison cet accord entre vous pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari à la porte et ils t'emporteront
10 Et elle s'affaisa subitement à ses pieds et perdit connaissance.
Entrant alors les jeunes gens la trouvèrent morte, et l'enveloppant l'emportèrent et l'ensevelirent auprès de son mari. 11 Et une grande peur survint sur toute l'église et sur tous ceux qui écoutaient cela.



LE SACRILÈGE

Ananias et sa femme, en l'occurrence sa “complice” , souhaitaient vendre une propriété; Pierre qui était bien informé , ira jusqu'à dire qu'ils souhaitaient s'en “défaire” comme d'un bien embarrassant (v8).
C'est vraisemblablement au cours d'une prière à l'Esprit Saint, qu'ils s'engagèrent d'un commun accord à faire don de leur propriété à “l'ecclésia”. Mais dès lors, selon la parole de Pierre - appuyée par la présentation du rédacteur - en prélevant à leur profit une partie du montant de la vente, Ananias et Saphira portaientt atteinte à un bien consacré.

C'est en effet, en ce sens qu'il faut entendre νοσφίζομαι aux v 2 et 3 si l'on veut comprendre l'histoire et les paroles de Pierre; ce verbe courant signifie "soustraire" ou “dérober” , mais le seul emploi dont il jouit dans les livres du canon biblique manifeste que les traducteurs de la LXX le restreignaient au domaine sacré:
- Josué 7:1:“Les fils d'Israël se rebellèrent d'une grande rébellion et soustrairent à l'interdit.“
Du butin pris aux vaincus, tout ce qui n'était pas consacré à Dieu, devait être voué à l'interdit. En soustraire un tant soit peu conduisait à la peine de mort.
L'auteur du Second Livre des Maccabées, ainsi que Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe n'ont utilisé ce verbe que pour le détournement d'un bien préalablement promis à autrui ou d'un bien consacré à Dieu (1). En y ayant recours dans les Actes des Apôtres, Luc faisait de même; il ne se référait pas nécessairement à Josué 7:1 mais il conférait à l'acte d'Ananias un caractère presque sacré, que la traduction par “dérober” est insuffisante à faire saisir; Ananias et Saphira n'avaient pu dérober ce qui leur appartenait. Par contre ils avaient soustrait à un don qu'ils avaient promis.
Il faudrait traduire par "commettre un vol sacrilège“ comme le comprenait Jean Chrysostome (Homélie sur les Actes des Apôtres 12:1). Et c'est pourquoi, lorsqu'Ananias se présenta, Pierre le mit devant la portée de son acte:
Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur pour que tu mentes au Saint Esprit et que toi, tu soustraies de manière sacrilège au montant du domaine? Il développa sa pensée en montrant à Ananias en quoi il avait fauté:
« Dans l'intervalle [le domaine] ne restait-il pas à toi, puis ayant été vendu [le montant] n'était-il pas sous l'autorité? Pour quelle raison as-tu mis dans ton coeur de mal faire ainsi ? »

Le verset présente une difficulté sémantique, quelle que soit la leçon adoptée mais celle du codex Cantabrigiensis autorise une traduction qui colle davantage à l'histoire: Dans l'intervalle entre la promesse et la vente, le domaine demeurait propriété d'Ananias. Mais à partir du moment où la vente était conclue, son montant passait “sous l'autorité”, vraisemblablement celle de la communauté (ecclesia) agissant par délégation de l'Esprit Saint. C'est ce que Pierre donnait à entendre en concluant:
«Ce n'est pas aux humains que tu as menti mais à Dieu.»


Dans la mesure où νοσφίζομαι est pris dans son sens restreint les paroles de Pierre prennent leur sens. Sans quoi la culpabilité d'Ananias reste infondée aux yeux du lecteur.


UN EFFONDREMENT DANS LE COMA ?

A ces paroles Ananias s'affaissa, commotionné par ce dont il venait de prendre conscience; la surprise, l'effroi l'avaient atterré. Il sombra dans l'inconscience, s'effondrant dans un coma profond.
A la différence de Jésus qui en mourant avait “ex-spiré” avec ἐξέπνευσεν (2), Ananias s'était affaissé, et avait "ex-psyché", perdu conscience. Mais était-il mort? Le verbe grec ἐξέψυξεν ne signifie pas mourir mais être à court de souffle , s'évanouir, perdre connaissance, tomber dans le coma, ce que le Latin correspondant a rendu par “obriguit”, se raidir de froid. D'emploi rare il se rencontre à deux reprises dans la LXX. Il peut indiquer la phase d'inconscience précédant la mort et se trouve alors suivi du verbe mourir (3). Ce n'est pas le cas dans le verset concernant Ananias, mais seulement au v 10 pour Saphira. À la suite de Jérôme les traducteurs l'ont rendu par expirer, mais ce n'est pas exactement son sens.
Luc n'avait pas écrit qu'Ananias était tombé raide mort; par contre il avait décrit le résultat d'une réaction (émotionnelle?) forte qui avait provoqué un effondrement dans l'inconscience comme un coma profond.

Pierre venait de formuler l'accusation devant lui.
Cependant:
- il n'avait pas établi sa culpabilité en faisant, pour cela, appel à des témoins;
- il n'avait pas jugé;
- il n'avait pas émis de sentence;
- il n'avait pas châtié.

Par contre en entendant l'accusation et en prenant conscience de sa faute, Ananias avait eu une réaction très forte, excessive.
- Inattendue et dramatique cette réaction fut reçue comme preuve de sa culpabilité.
- Inattendue et dramatique elle donna à penser que la faute commise était d'une extrême gravité.
-« Mais Ananias entendant ces paroles subitement , s'affaisssant, perdit conscience.» Par l'adverbe παραχρῆμα = subitement, Luc signalait que la coïncidence entre les paroles et la mort n'étaient pas le seul fait du hasard. Sous l'effet de la parole de Pierre, Ananias avait réagi de manière intense jusqu'à entrer dans un coma profond.
- Jean Chrysostome écrivait : « la parole de Pierre donne la mort» (Ac Ap h 12:1). Mais cette formulation était-elle ajustée?
À la parole de Pierre, Ananias eut une réaction forte : n'est-ce pas cette réaction qui entraîna la perte de conscience et la mort?

AUTRE EXEMPLE: LA MORT D'AGRIPPA


Luc avait eut recours au même verbe ἐξέψυξεν, pour le roi Agrippa, qui, selon le codex Cantabrigiensis
“s'écroula de son trône , rongé par les vers; encore vivant, il sombra de la sorte dans l'inconscience" Ac 12:23 D05.
Il n'expira pas dans le théâtre où il venait de prononcer son discours. C'est encore vivant, précisait Luc, qu'il sombra dans l'inconscience. Et en effet, selon les précisions données par Flavius Josèphe, il ne devait mourir que cinq jours plus tard; la vision d'un hibou en fut le mauvais augure (AJ19:346).


Derrière Agrippa, frappé dans son orgueil pour s'être retrouvé renversé de son trône, Luc voyait la main d'un ange; cependant il n'attribuait pas à cet ange la mort du roi; mais c'est ce que tend à faire dire au texte la leçon courte qui, avec Jérôme donnait au verbe le sens “expirer” :
"Mais subitement l'ange du Seigneur frappa Hérode pour n'avoir pas rendu gloire à Dieu et dévoré par les vers il expira”
. AC 12;23, (A,B etc)

Perdant conscience, Ananias avait réagi à une souffrance morale, Agrippa à une souffrance physique. Ananias ne s'en releva pas, Agrippa mourut de maladie cinq jours plus tard.



SAPHIRA
La réaction très spectaculaire d'Ananias aux paroles de Pierre influa sur le comportement de l'Apôtre, car lorsque Saphira se présenta, il ne s'adressa à elle que de manière indirecte:
"je te demanderai si vous vous ête défaits du domaine tel prix?

Au verset suivant le verbe “dire” a même disparu :“Or Pierre à elle..”.
Redoutait-il qu'elle suive le même sort? Il laissait à Saphira la possibilité de revenir du parti pris du mensonge. Si elle avait indiqué le montant réel, elle eût été sauvée comme le commentait Jean Chrysostome. Mais elle lui mentit, et Pierre la mit à son tour devant sa faute:“ Pour quelle raison cet accord entre vous pour tenter l'Esprit du Seigneur?”. Le mensonge qu'elle venait de faire n'était rien au regard de la conspiration avec son époux: tenter l'Esprit du Seigneur, c'était le rôle prêté à satan (cf Luc 4:11). Pierre ne lui avait pas fait part de la mort de son époux avant de l'interroger; mais à sa réponse il lui en infligea la peine et il la menaça d'être, comme Ananias, emportée à l'extérieur; ne formulait-il pas une menace à partir de ce qui s'était passé ?
Jérôme y lisait une prophétie punitive: "Pierre ayant annoncé le jugement divin par l'esprit de prophétie afin que le bannissement de deux personnes soit une leçon pour beaucoup” (lettre à Demetrias n°13).
De détresse , de surprise (?) Saphira s'affaissa, insconsciente comme son époux. Même expression que pour Ananias. Et présence aussi de l'adverbe "subitement". Les jeunes gens qui n'étaient pas là à son arrivée la trouvèrent νεκράν, cadavérique, morte.
Infarctus, attaque cérébrale? Ils l'emportèrent pour l'ensevelir.




PIERRE et l'ECCLESIA

L'impassibilité de Pierre n'était peut-être qu'apparente?
L'adverbe παραχρῆμα = subitement, tout à coup accompagnait les trois morts évoquées :
- Aux paroles de Pierre, subitement le couple s'effondra.
- Au discours qu'il venait de prononcer, Agrippa s'écroula.
Dans l'évangile et les Actes, cet adverbe accompagne un certain nombre de guérisons et de libérations subites, liées à une parole prononcée; il se retrouve aussi au moment où la prophétie de Jésus se réalisait, dans la cour du grand-prêtre: “et subitement un coq chanta”(Luc 22:60) .
Gageons que cet adverbe n'avait rien d'anodin dans l'intention du rédacteur, mais jouait un rôle de rappel, tant de la miséricorde divine que de la faiblesse humaine.
Le recours au verbe νοσφίζομαι suggère que Pierre accordait à la faute d'Ananias et Saphira un poids considérable proche de celle commise dans le livre de Josué ; son attitude en reflétait le caractère angoissant.
Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique a questionné l'attitude de l'Apôtre , le philosophe qu'il était pouvant s'autoriser ce que les clercs s'interdisaient .

La peur que provoqua l'évènement ne fut pas sans incidence sur la communauté. Déjà “l'ecclesia” (première apparition du terme au v 11) avait été troublée par la mort de Judas et il est manifeste que la fin du couple n'eut pas sur elle l'impact d'une histoire édifiante puisque la peur s'empara d'elle et que la peur est jugée mauvaise conseillère. Sous le portique de Salomon personne n'osait plus s'agréger au groupe des Apôtres (v13). Après l'intervention de Gamaliel, les Douze ensemble firent appel à des diacres pour les seconder; puis ils envoyèrnt Pierre avec Jean sur les pas de Philippe en Samarie (Ac 8:14). A partir de l'histoire d'Ananias et Saphira, il semble que Pierre ait laissé le gouvernement de la communauté de Jérusalem, d'abord aux Douze, puis à Jacques. Lorsque Paul monta faire sa connaisssance, trois ans après sa conversion, il ne spécifiait pas s'il était encore aux commandes.



Et Dieu dans tout Ça ?

«La multitude vit dans la mort d'Ananias et Saphira une punition de Dieu et une grande crainte tomba sur tous. Ce miracle divin d'un châtiment du péché confirmait la foi de ceux qui avaient cru.»Trad. de "Catholic Encyclopedia, Acts of the Apostles" .
Cette conclusion dramatique qui attribue à Dieu la mort d'Ananias et Saphira est adoptée sans contestation de manière très générale. Même Voltaire, le philosophe des lumières, en convenait.
- Mais où Luc a-t-il écrit que Dieu avait puni le couple de mort?
- Absolument Nulle part !
Rien dans le texte ne permet de dire que Luc attribuait à Dieu cette mort subite. Cette idée ne repose sur aucun élément concret; interprétative , elle fausse l'intention du rédacteur qui, tout en remarquant la coïncidence douloureuse, s'était abstenu d'écrire que le couple avait été frappé par un ange de Dieu alors qu'il n'hésitait pas à le dire de l'orgueil d'Agrippa. Luc nous a laissé un récit succinct, à travers lequel il est resté circonspect. La critique littéraire a déployé ses efforts pour tenter de comprendre ses motivations. Elle a cru devoir le justifier, quand bien-même il n'aurait rapporté qu'une légende, quand bien même il aurait donné à Dieu les traits d'un juge inique, d'un tyran despotique ou d'un dieu vengeur. Le discours de théologie morale que Jérôme attachait à cet épisode, considéré comme une leçon pour beaucoup, va à contrecourant des paroles de Jésus. En rapportant dans son évangile que Jacques et Jean avaient voulu faire tomber sur les Samaritains le feu du ciel, à la manière d'Elie, Luc notait sa réponse:
«Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes» Luc 9:55D05 .
Il n'est pas anodin que cette parole n'apparaisse pas dans le texte alexandrin.



LE MYTHE

Cette sombre histoire est cataloguée comme "récit édifiant", conte ou légende si bien qu'un rapprochement est fait avec le couple primordial Adam et Ève , expulsé du jardin d'Eden comme Ananias et Saphira de la communauté.
Derrière ce récit se faufile le mythe où la violence exercée contre une victime désignée - qui n'est ni complètement innocente ni totalement fautive - sert à catalyser les forces en présence et à réconcilier pour un temps les parties adverses.
Le couple anéanti représente la famille que la vie sociale tend à disloquer; mais réciproquement la famille tend à ralentir l'évolution sociale. De ce point de vue, la symphonie du couple s'avérait dangereuse dans la mise en commun des biens; mais celle-ci risquait de conduire à un repli du groupe sur lui-même et à la constitution d'une force économique en butte aux différents pouvoirs. Pour ne pas l'avoir discerné à temps, l'église de Jérusalem subit une persécution dirigée en premier contre Étienne, l'un des diacres nommés par les Douze pour assumer l'économie et l'intendance. Elle dut ensuite se disperser.
Le récit de la mort d'Ananias et Saphira n'est pas issu de l'imaginaire lucanien mais il rapporte sous une forme qui en accentue le tragique un moment de la vie communautaire des tous premiers chrétiens.




NOTES

1 - 2Maccabées 4:32 - Convaincu de saisir une occasion favorable, Ménélas déroba quelques vases d'or du sanctuaire, il en fit cadeau à Andronique et réussit à en vendre d'autres à Tyr et aux villes voisines.

Philon d'Alexandrie, Vie de Moïse I, 253: En conséquence, les Hébreux les ont défaits avec puissance, et rempli la promesse de don gratuit qu'ils avaient faite, en ne s'appropriant pas à eux-mêmes la plus légère partie du butin. Et ils ont consacré à Dieu les villes avec tous les hommes et les trésors qui étaient en elles, et, de ce qui était arrivé, ils ont considéré tout le pays comme une offrande à Dieu. La loi condamnait le « convoiteur » à être précipité, noyé, ou brûlé.

Flavius Josephus, Antiquitates Judaicae 14, section 164 (IX,3)
Antipater avait fait amitié avec les généraux romains, et, après avoir persuadé Hyrcan de leur envoyer de l'argent, il avait détourné le présent à son honneur en l'envoyant comme son don personnel, et non celui d'Hyrcan.

Flavius Josephus, Antiquitates Judaicae 4, 274
Si l'on trouve de l'or ou de l'argent en chemin, après avoir cherché celui qui l'a perdu et fait proclamer l'endroit où on l'a trouvé, on devra le restituer en estimant que le profil tiré de la perte d'autrui n'est pas honnête. Il en est de même des bêtes qu'on rencontrera errant dans un endroit solitaire ; si le maître n'en est pas trouvé sur-le-champ, on devra les garder chez soi, en prenant Dieu à témoin qu'on ne détourne pas le bien d'autrui.

2 - ἐξέπνευσεν : rendre l'esprit, expirer, mourir.
- "Il expira" Luc 23: 46
- “soudain il tomba et peu après expira” . Plutarque, Vita Arist 20,5
- “et disant cela il expira” F. Josèphe AJ 12:357

3 - ἐξέψυξεν : sombrer dans l'inconscience, dans le coma.

Juges 4:21
- Codex Alexandrinus - καὶ αὐτὸς ἀπεσκάρισεν ἀνὰ μέσον τῶν γονάτων αὐτῆς καὶ ἐξέψυξεν καὶ ἀπέθανεν
Et lui s'agita (s'effondra?) entre ses genoux et il sombra dans l'inconsciencel (ἐξέψυξεν), et il mourut (ἀπέθανεν)

- Codex vaticanus - καὶ αὐτὸς ἐξεστὼς ἐσκοτώθη καὶ ἀπέθανεν
Et lui, frappé de stupeur, fut plongé dans les ténèbres et mourut.

Le Grec ne suit pas exactement l'Hébreu correspondant:
אֶת־הַיָּ תֵד ֙ בְּרַקָּתֹ֔ו וַתִּצְנַ֖ח בָּאָ֑רֶץ וְהֽוּא־נִרְדָּ֥םוַיָּ֖עַף וַיָּמֹֽת׃
elle enfonça le pieu dans la tempe, de sorte qu'il pénétra dans la terre; or il dormait profondément accablé de fatigue et il mourut.

Ezéchiel 21:12
־לֵב֩ וְרָפ֨וּ כָל־יָדַ֜יִם וְכִהֲתָ֣ה כָל־ר֗וּחַ וְכָל־בִּרְכַּ֙יִם֙תֵּלַ֣כְנָה מַּ֔יִם
Tout coeur fond, toutes mains se relâchent, tout souffle se ternit , tous les genoux s'en vont en eaux.
πᾶσα καρδία καὶ πᾶσαι χεῖρες παραλυθήσονται καὶ ἐκψύξει πᾶσα σὰρξ καὶ πᾶν πνεῦμα καὶ πάντες μηροὶ μολυνθήσονται ὑγρασίᾳ
Tout coeur et toutes mains se relâchent et s'essouffle toute chair, et tout esprit et les cuisses s'en vont en eaux.

Dictionary LSJ : ekpsuchô :
- Lose consciousness, swoon, Hp.Morb.1.5, LXX Jd.4.21; ek tacha psuxein Herod.4.29 ;
- give up the ghost, expire, Babr. 115.11
- to be short of breath, gasp, Arist. Pr.886b14.
- Pass., to be thoroughly cooled, chilled, ib.882a36, Plu.2.695d

Dictionnaire Bailly: ekpsuchô : rendre par expiration, expirer, d'où mourir (Jambl Phot bibl 74,51 Bkk)
Dict. Alexandre: ekpsuchô : rendre l'âme, s'évanouir.