OULAMMAUS / BETHEL  et   EMMAUS

Identification du lieu dit “Emmaus”, Évoqué en Luc 24:13



titre oulammaus

Où se rendaient les deux compagnnons le soir de la Résurrection, lorsqu'ils furent rejoints par Jésus?
  - Vers EMMAUS comme le soutiennnent l'ensemble des manuscrits grecs?
  - Vers AMMAUS selon les vieilles traductions latines antérieures à la Vulgate?
  - Vers OULAMMAUS selon l'Oncial D(05) (dit Codex Bezæ) ?


AMMAÜS

Au temps de Jésus, il y avait bien un lieu nommé AMMAUS; c'était une ville située à  160 stades (30km)  de Jérusalem,  à mi-chemin des villes côtières; c'était le chef lieu de l'une des circonscriptions administratives,  la capitale de l'une des 10 toparchies de la Judée Romaine. Elle figurait sur la table de Peutinger, ce qui signale son importance. Le village proche du site archéologique a hérité du nom, AMWAS. C'est dans la littérature qu'elle a été appelée EMMAUS, tandis qu'au troisième siècle elle était rebaptisée NICOPOLIS.
Parce que c'était une capitale administrative connue, AMMAUS / NICOPOLIS fut considérée, dans l'Antiquité, comme le lieu indiqué par Luc dans son évangile, bien que cette identification n'ait pas été conforme aux indications de l'évangéliste qui mentionnait un village et non une ville, et indiquait une distance bien moindre:
« Et d'eux d'entre eux , ce même jour , se rendaient vers un village  distant   de Jérusalem, de 60 stades, du nom d'(E)mmaus.»Lc 24:13
L'aller retour de 60km, dans la même soirée, qu'auraient du faire les deux compagnons s'ils s'étaient rendus à Ammaus, supposait une performance que ne souligne pas l'Évangile.

Ces raisons (sinon d'autres) incitèrent les Croisés à rechercher un autre   site aux abords de Jérusalem. Dans les sources scripturaires ils trouvèrent  un lieu de consonnance proche mais non pas identique, "MOTZA“, nommé AMASSA dans les textes Latin; Ils n'hésitèrent pas à retoucher les sources scripturaires grecques en AMMAOUS pour rendrel eur identification  crédible.
Pourtant ce n'est pas en ce lieu là, nommé aussi Qolonieh et bien repéré d'eux qu'ils édifièrent le nouvel Emmaus, mais  légèrement plus loin , à la distance indiquée par Luc , là où avait été abritée l'arche d'alliance. Ils nommèrent le site "Fontaine Emmaus“; c'est l'actuelle ABU GOSH.
voies romaines judée
Lorsque la situation politique les y contraignit ils élurent domicile dans un autre endroit proche qu'ils nommèrent Castellum Emmaus; ce site est à proximité d'El QUBEIBEH .

Pour plus de détails sur cet historique
  n

Le site de MOTZA a fait l'objet de nouvelles fouilles de la part de communautés protestantes désireuses de s'implanter sur un lieu susceptible d'avoir abrité Jésus . Mais en tout état de cause, pas plus celui-là que les sites d'époque Croisée, ABU GOSH ou  EL QUBEIBEH ne répondaient au vocable AMMAUS. Il leur a été adjoint pour les besoins de la cause.

Cela justifie qu'on s'intéresse au vocable OULAMMAUS.

OULAMMAOUS: Historique du nom

«Or deux s'éloignaient d'eux, en ce jour là, pour unvillage distant de soixante stades de Jérusalem, du nom d' 
OULAMMAOUS


OULAMMAOUS  , dans le texte grec du CODEX BEZAE ( Luc 24:13D05)
 

fut orthographié ULAMMAUS par le  traducteur latin. 

Il n'y avait pas non plus de village de ce nom dans les environs de Jérusalem.
Ce vocable avait-il été créé par le copiste qui réalisa le codex Bezæ au tout début des années 400?
Non puisqu' OULAMMAUS était déjà dans la Septante au récit de l'échelle de Jacob.
OULAMMAUS était considéré comme le nom primitif du lieu oùJacob avait reçu en songe la vision d'une échelle  montant jusqu'à Dieu. En atteste le codex Alexandrinus (A), réalisé dans lapremière moitié du Vème siècle, et avant lui, dès le milieu du second siècle le Dialogue avec Tryphon (ch 58) dans lequel Justin faisaitréférence au songe du patriarche; sa citation était extraite de la toute première traduction Latine dont se servait encoreAugustin qui citait le livre de la Génèse dans les mêmes termes que lui.   Cependant dans un autre manuscrit de la LXX, le codexVaticanus (B) qui date du  IVème siècle, ce vocable  a été retranscrit OULAMLOUS. Or  selon le texte originel écrit en Hébreu, le lieu du songe s'appelait LUZ .

Texte Hébreu
 
Texte Grec
 

Et il appela  le nom de ce lieu
BETH-EL    et par contre LUZ,
le nom de la ville premièrement.”

(Gn 28,19).

 

Et Jacob appela 
le nom de ce lieu
Maison de Dieu et OULAMLOUS (B) 
                          OULAMMAUS (A)
le nom de la ville premièrement.”

(Gn 28,19).


 Première déformation lors du passage de l'Hébreu au Grec puis d'un manuscrit à l'autre.

Dans l'Hébreu, LUZ est précédé d'une expressionadverbiale  “Vé-oulam”    qui  signifie “par contre”. Mais  Oulam seul est unportique et  Luz  un arbre,  un amandier (Gn 30:37). C'est pourquoi "Vé-oulam LUZ“,  pouvait s'entendre dedeux manières: soit “par contre Luz”,  soit "et portique d'amandiers”. Rappelons que celui du temple deSalomon était en cèdre du Liban (1R7:2,6). Ainsi le jeu de mots qui existait en Hébreu avec OULAM-LUZ  s'est répercuté dans latraduction en Grec sous la forme OULAMLOUS.  Ensuite, par le jeu de la phonétique  on en est venu à OULAMMAOUS.

Plusieursfacteurs ont pu  favoriser ce passage: Il y avait un village OULAMMA   à 12 bornes milliaires deSéphoris/Diocésarée (Eusèbe, Onomasticon). La terminaison OUS était fréquente et OULAMMAOUS évoquait un  portique rappelantcelui de Salomon à ceux qui parlaient l'Hébreu. En travaillant à la Vulgate, Jérôme s'était bien rendu comptede la déformation littéraire qui s'était produite et il s'est exprimé à ce sujet dans ses Questions d'Hébreu:
"Il est ridicule de penser que l'Hébreu ULAM est le nom d'une cité puisqu'ULAM signifie premièrement". En Gn28:19 c'est l'hébreu Richôna  qui signifie premièrement tandis qu'ULAM désigne unportique ou un péristyle. Quoi qu'il en soit, la remarque de Jérôme montrait qu'il savait qu' OULAMMAUS venait d'une déformationlittéraire.

Eusèbe de Césarée  avait inscrit, quant àlui,   Oulammaus à côté de Béthel dans son “Onomasticon“ tout enmaintenant celui de Luz comme le  nom primitif du lieu. Il citait Oulammaus comme uneréférence littéraire mais non comme un vocable usité à son époque.
eusebius emmaus  “Béthel, maintenant est un village distant d'Ailias (Aelia Capitolina,Jérusalem) de 12 bornes, à droite en allant vers Néapolis, mais Oullamaus auparavant était appelé aussi Louza. Elle devint aussi partiede la tribu de Benjamin limitée par Bethaun et Gai. Josué la combattit supprimant son roi. ”

Dans le texte grec du songede Jacob, à BÉTHEL le traducteur de la LXX préféra son  étymologie; au lieu d'écrire   BÉTHEL en toutes lettres, commec'était le cas   dans les autres livres bibliques, il inscrivit  OIKOS THEOU =DEMEURE DE DIEU;

“ Et Jacob appela  le nom de ce lieu  Maison de Dieu  et  Oulammaus le nom de la ville premièrement.”
(Gn 28,19).
Pour un lecteur de la bible grecque ce n'était pas BÉTHEL qui évoquaitle songe de l'échelle, mais son ancien nom OULAMMAOUS,  sinon son étymologie  OIKOS THEOU .
Cependant dans la Judée du temps de Jésus , seul le temple de Jérusalemétait considéré comme la Maison de Dieu et pouvait recevoir le titre OIKOS THEOU . En se servant d'OULAMMAOUS  quifigurait dans ce seul verset, Luc désignait le lieu du songe du patriarche Jacob,   tout en évitant de  nommer lehaut-lieu biblique de  BÉTHEL  dont la réputation avait été dépréciée par l'instauration du culte du veau d'or sousJéroboam et le shisme entre les deux royaumes  qui en résulta. Ce faisant, Luc en évitait le rappel   et tournaitl'attention vers la vision de Jacob.


LE SITE DE BÉTHEL (OULAMMAUS)

On doit à Eusèbe l'indication précieuse de la localisation de BETHEL  à 12 bornes milliaires de Jérusalem sur la route conduisant àNeapolis. Trois  bornes intermédiaires étaient encore en place lors des relevés du Survey of  Western Palestine réalisésentre 1870  et 1880. Le mille romain équivalant à 1km480 le site de BÉTHEL est sensé se trouver à 18km de Jérusalem.
En 1838,  Edward Robinson recueillait des habitants de larégion, une tradition selon laquelle les ruines de l'ancien village chrétien de BEITIN , à l'Est de Ramallah, correspondait à la BÉTHELbiblique. Le site fut photographié en 1880 par Bonfils. En se basant sur le résultat des fouilles  conduites en 1934, AE Rainey, aestimé pouvoir confirmer l'identification de BETHEL à BEITIN , la stratigraphie du tell témoignant d'uneoccupation à l'âge du bronze et du fer qui n'aurait pas de concurrent dans les environs immédiats.
BEITIN, à l'écart de l'urbanisation,  connue pour sessources,  est la dernière halte avant le désert montagneux qui s'étend jusqu'à Jéricho, en amont de la bifurcation des  troisvoies romaines ( trivium), menant vers le Nord. La douzième borne devait se trouver entre la bifurcation et le village de BEITINqui est bien à 18km de Jérusalem.
Documentation iconographique et historique 


   SOIXANTE  STADES


Le village indiqué dans l'évangile était sensé se trouver à 60 “stades”  de la ville sainte, soit  9 km en prenant pour base le “stade” hébreu ou “ris”, équivalant à 149m, sinon 11km5 avec le stade grec  de 190m (180m pour le stade romain).Quelle que soit la mesure adoptée, on est encore loin de la situation de Béthel à 18 km au Nord de Jérusalem.
Toutefois u n aller-retour de 36km n'était pas excessif à en juger par la distance journalière parcourue par un individu aux caractéristiques moyennes; selon le Talmud elle était de 44km (10 parasangs ou 80000 ells).

Au temps où Luc rédigeait, le bornage des routes n'existait pas. Le plus ancien connu en Judée est celui de la route de Césarée àS
cythopolis; il   remontait à l'année 69.  D'autres routes stratégiques créées sous Trajan et Hadrien eurent leurs bornesmilliaires. Mais la plus part de celles qui ont été recensées remontent au décret de Marc Aurèle et sont datées de 162.
emmaüs baptistereSur la table de Peutinger, sont reportées les distances d'une ville à l'autre. Cette carte était la refonte de celle d'Agrippa et réalisée suite au décret de Marc Aurèle sur lebornage des voies romaines.  Un m accentué suit le nom de la ville sainte: «antea dicta H(i)erusalem m Helia Capitolina» Ce m est l'abréviation   de “modo”, qui signifie "à l'instant"ou encore “récemment” : «Appelée auparavant Jerusalem, récemment Aelia Capitolina» 
Dans le second livre des Maccabées Beit-Sour était indiquée à 5 stades de Jérusalem quand on en compte 50 (2Mb11:5), Yavné à 240 au lieu de 300 (2Mb12:9); par contre les 600 stades ou 110km entre Jérusalem et Scythopolis/Beit-Shean (2Mb12:29) étaient exacts .
Pour trois villes proches de Jérusalem, Anathot, Kolonieh et Rama, Flavius Josèphe donnait des distances respectivement de 20, 30 et 40 stades qui , ajustées au stade romain sont exactes; cependant dans le même temps il hésitait à situer Gibeon à 40  ou à 50 stades. Il sous-évaluait largement toutes les autres distances comme Bethléem à 20 stades au lieu de 40, Jéricho  à 150 au lieu de 200,  Ein Gedi à 300 au lieu de 580 ou encore Tibériade à 120 stades de Scythopolis au lieu de 200 etc. Pour un historien livrer une distance exacte relevait donc pratiquement du hasard.

IEROUSALHMHM
Les deux disciples revinrent vers Jérusalem après le coucher du soleil quand les portes de la ville étaient closes. Ce n'est donc pas dans la cité elle- même qu'ils retrouvèrent les Apôtres.
Le nom de la ville n'est pas sous son orthographe habituelle dans le grec du codex Bezae, car lui sont rattachées deux lettres finales HM: "Un village distant de IEROUSALHMHM de 60 stades”.
Faute de scribe?
Aristote déclinait le nom de la ville à l'accusatif, IEROUSALHMHN (Contra Apionem 1,179) mais la terminaison HM ne correspond pas à une déclinaison du grec.
Flavius Josèphe donnait la terminaisons OUNTA aux toparchies d'Emmaus et de Jéricho (EMMAOUNTA, HIERICOUNTA). Calquaient-elles un modèle hébraïque perdu? Après la destruction de la ville en 70, la toparchie de Jérusalem prit le nom d'Orine, la montagneuse, expression dont se servait Luc, avant même qu'elle ne soit sous la férule romaine (1:39,65).
Les disciples revinrent à la nuit tombée quand les portes de la ville étaient closes, ils retrouvèrent donc les Apôtres à l'extérieur des remparts.
Si IEROUSALHMHM était un vocable de la ville intégrant les trerritoires environnants, la distance d'avec Oulammaus / Béthel s'en trouvait  considérablement réduite. A mi-chemin, au niveau de la septième borne , la ville de Ramah marquait la frontière entre les tribus de Juda et de Benjamin; on peut conjecturer que la toparchie de Jérusalem atteignait cette limite.

En tout état de cause l'inexactitude dans l'indication de la distance ne constitue pas un “argument” contre l'identification du village nommé en Lc 24:13 à  OULAMMAUS/BÉTHEL.
D'ailleus d'autres détails du texte viennent l'appuyer.

  TROIS  JOURS  D' ANGOISSE

BÉTHELétait sur la route du nord remontant vers la Galilée. C'était  une étape pour les caravanes au retour des pèlerinages. Or l' ordedes mots dans le codex Cantabrigiensis suggère, qu'en quittant Jérusalem les deux compagnons s'éloignaient volontairement des disciples :
" Or deux étaient marchant (loin) d'eux en ce jour là...”;
Ne remontaient-ils pas vers la Galilée, quittant la ville sainte?
Comme  la préposition εξ  peut signifier ‘loin de” ou “d'entre” par un nouvel ordre des mots cette suggestion a été évitée par les copistes :
" Et voici deux d'(entre) eux, en ce jour là,  étaient marchant...”
;  
En se dirigeant vers BÉTHEL ils empruntaientle chemin que les parents de Jésus avaient pris dix huit ans plus tôt en remontant à Nazarethaprès la Pâque .  A la première étape,  Marie et Joseph s'attendaient  àretrouver Jésus alors qu'il n'y était pas. Les deux compagnons quant à eux ydécouvrirent Jésus qui se déroba à leur vue. Dans les deux cas il y eut un aller retour entre Jérusalem et un village proche. Le lien seraitd'autant plus fort que l'itinéraire était le même. Si le rédacteur ne l'a pas clairement dit, il a, cependant, inscrit entre les deux épisodes des renvois littéraires subtiles :
  • Le participe LUPOUMENOI, attristés, peinés,  décrivait dansle codex Bezae et la Vetus Latina (a,c,e), les sentiments des parents de Jésus revenus non seulement angoissés à Jérusalem mais aussi “peinés” de son attitude , jusqu'à lui en faire le reproche (Lc 2:48) le même participe revenait à propos  des deux compagnons quieurent à refaire , sans lui, le chemin en sens inverse alors qu'ils avaient joui de sa présence à l'aller (Lc 24:33). Ce sentiment detristesse inscrivait un lien entre les deux épisodes.
  • Un second lien unissant ces récits  a été conservé dans tous les manuscrits; c'est le temps des trois jours vécu dans l'angoisse:
    “Et il advint après trois jours qu'ils le trouvèrent siégeant dans le temple”
    Lc 2:46
    “ Et voici que passe le troisième jour aujourd'hui depuis que cela est survenu" Lc 24:21. Trois jours relève d'une expression biblique courante très prisée des commentaires rabbiniques. Dans l'évangile elle est dans les propos de Cléopas (comme dans les  annonces que Jésus fit de sa Passion). Son insertion au chapitre 2 est intentionelle et la première clé d'interprétation des écritures qu' est l'analogie implique un lien entre les deux épisodes. Au terme des trois jours, le regard posé sur Jésus n'était plus le même. Entrant dans l'âge adulte il avait manifesté qu'il souhaitait rester au temple parmi ceux dont la vie était consacrée à Dieu. Partageant à nouveau le pain avec les deux compagnons au soir de sa Résurrection,  il les incitait à revenir à la communion avec ceux qui étaient à Jérusalem.

LES ALLUSIONS AU PATRIARCHE JACOB

“Trois jours” est une expression biblique aux connotations muliples, dont cet exemple relatif à Jacob (LXX,(Gn 31,2 et 5 ): תְמֹ֥ול שִׁלְשֹֽׁום=  ἐχθὲς καὶ τρίτην ἡμέραν= “hier et letroisième jour”, soit “hier et avant hier”. Jacob voyant que le visage de son oncle Laban n'était plus le même qu'hier et avant hier, prit la décision deretourner sur les lieux de la promesse divine qui lui avait été faite alors que partant de Beer-Schba, il s'en allait à Charan.
«Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici, l`Éternel se tenait au-dessus d`elle; et il dit: Je suis l`Éternel, le Dieu d`Abraham, ton père, et le Dieu d`Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t`étendras à l`occident et à l`orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays; car je ne t`abandonnerai point, que je n`aie exécuté ce que je te dis.Jacob s`éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, le Seigneur est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C`est ici la maison de Dieu, c`est ici la porte des cieux!»Gn 28 11-17

En se dirigeant vers BÉTHEL/OULAMMAUS les deux compagnons  cheminaient vers le lieu de la promesse faite à  Jacob . Le soleil sur son déclin, la pierre roulée, les anges de Dieu, lapromesse divine, tous  ces éléments  se retrouvent dans les récits de la Résurrection:
  • Marie de Magdala et ses compagnes, avaient trouvé lapierre roulée loin du tombeau; le verbe rare utilisé à ce propos est le même quecelui de l'épisode du  puits où, à la vue de Rachel, Jacob eut une force surhumaine qui lui fit rouler la pierre d'au dessus du puits.  
  • Parmi les femmes accompagnant Marie de Magdala  se trouvait unecertaine  Marie de Jacques (Jacob);  
  • Elles virent deux hommes en vêtementd'éclair - que les deux compagnons considéraient comme des anges - et qui leur rappelèrent que Jésus avait promis qu'il se lèverait. 
  • Au terme du troisième jour, les compagnons de route parvinrent auvillage  alors que le soleil se couchait.
Que faut-il lire à travers ce  jeu d'allusions littéraires au patriarche Jacob?

"Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre autour du Fils de l'homme". Jn 1:51. Cette allusion au songe de Jacob est un propos de Jésus adressé à Nathanaël, à travers lequel l 'évangéliste Jean entrevoyait   une annonce de la résurrection du Christ.

Selon Epiphane de Salamine, le mystérieux compagnon de Cléopas, protégé par l'anonymat, s'appelait Nathanaël. En effet en marge du  codex V du IX s. se lit  l'annotation d'un scribe:"Celui qui était avec Cléopas était Nathanaël comme le disait le grand Épiphane dans le Panarion".
Nathanaël  n'apparaît que deux fois dans l'Évangile, et en Jean seulement; ce pourrait n'être qu'un prête-nom à la valeur essentiellement symbolique étant donné son étymologie "don de Dieu"; derrière lui se cacherait un personnage soucieux de conserver l'anonymat, mais dont la destination Oulammaus/Béthel était un indice propre à résoudre l'énigme de son identité...

  • Identification du Compagnon de Cléopas
  • Identification du personnage nommé Nathanaël 
  • Identification de l'auteur du Troisième évangilebb