LES FEMMES DE GALILÉE EN LUC



Shunem et Naïm sont deux villes jumellRon Cantrell – Shal-Hevet-Yahes , de part et d'autre du mont Moreh en bordure le la plaine de Yizréel ; elles sont dominées par le promontoire de Nazareth.
Plusieurs femmes qui ont laissé leur empreinte dans la Bible étaient originaires de ces lieux.

Or, le nom de Shunem s'est retrouvé lié à celui de Shulem qui évoque la Paix (Shalom en hébreu) et à celui de Sôman qui évoque le corps (Sôma en Grec), donnant lieu à différentes associations.


Ces femmes étaient:


AVISHAG LA SHUNAMITE


« Au temps où le roi David , devenu vieux , déclinait dans ses jours et qu' on le couvrait d’habits sans qu'il parvienne à se réchauffer, ses serviteurs lui dirent: “Qu’on cherche pour notre seigneur le roi une adolescente vierge. Elle se tiendra en face du roi et sera à ses soins. Elle couchera sur ton sein et notre seigneur le roi aura chaud.” Ils recherchèrent une belle adolescente dans les limites d’Israël et trouvèrent Avishag, la Shounamit (שּׁוּנַמִּ֣ית) qu'ils firent venir auprès du roi. Adolescente elle était très belle. Elle était aux soins du roi et officiait pour lui, mais le roi ne la connut pas.»
Avishag de l'hébreu Avi, “mon père” et Shaga “celui qui se détourne, s'étourdit, ou s'enivre jusqu'à se fourvoyer, celui qui faute pour avoir erré”.
Avishag, en quelque sorte, c'était “la faute de son père” , un nom qui, à lui seul, en disait long.

Quand David fut couché avec ses pères, Adonyahou posant ses regards sur Avishag , se prit à la convoiter ; il se rendit auprès de Bethsheva la mère de Shelômo.
Siégeant à côté du roi Shelômo, la reine Betsheva lui dit:
L'antique ville de Shunem déjà connue de Josué, au Livre des Rois, était appelée Sôman dans la Septante et Avishag la Shunamîte, Abisag la Sômanite ( Σουμανεῖτις ou Σωμανεῖτις I R 1.15; 2 R 4.12) ; en Grec, Sôma c'est le corps, et la Sômanite est celle qui sait prendre soin du corps, tant le sien propre que celui de l'autre. Et Avishag avait su prendre soin du corps du vieux David.


SHULAMIT

“Shulamît” (שּׁ֣וּלַמִּ֔ית) est la bien aimée du Cantique des Cantiques et "Shelômo" (שְׁלֹמֹ֔ה), le roi pacifique son amant :

Dessin de Ron Cantrell pour Chir ha-Chirim
Ron Cantrell – Shal-Hevet-Yah“Le roi Shelomo s’est fait un palanquin en bois du Liban. Il fait ses colonnes d’argent,
sa tapisserie d’or,

ses montants de pourpre,
son intérieur tapissé amoureusement
par les filles de Ieroushalaïm.
Sortez, voyez, filles de Siôn, le roi Shelomo,
la couronne dont sa mère l’a nimbé le jour de sa noce,
le jour de la joie de son coeur !

Soixante sont reines, qatre-vingt concubines, et les nubiles sans nombre. Elle est unique, elle, ma colombe, ma parfaite, unique, elle, pour sa mère, immaculée, elle, pour celle qui l’enfanta. Elles l’ont vue, les filles, et l’ont félicitée; les reines, les concubines, et l’ont louangée.
Reviens, reviens, Shoulamit, reviens !
Reviens, nous te contemplerons!
Que contemplez-vous en Shoulamit ? Comme une contredanse!
Sur toi , ta tête est comme le Carmel; les nattes de ta tête, telle une pourpre; un roi y est captif de tes boucles. Que tu es belle, que tu es suave, amour, dans les délices !

Shelômo/Shulamit : ce double nom s'enracine dans le «shâlom», la paix. Shoulamît la pacifiante et Shelômo, le pacifique, l'intègre, l'accompli.
Leur ville? Ieroushalaîm, ville de paix.

Or la Sômanite du roi David en ses vieux jours devint grâce à un jeu de mots et par association d'idées l'aimée de son propre fils dans le Cantique des Cantiques la soumanite, en Soumanitide selon le codex Vaticanus, B03(ἡ Σουμανεῖτις, ἐν τῇ Σουμανείτιδι), les femmes de Shunem ayant su être auprès des rois, des poètes et des prophètes.
Or Shounem (שׁוּנֵ֗ם) mais Σουμαν dans la Septante était la ville où se rendait fréquemment le prophète Élisée (2R4.8).


L'HÔTESSE D'ELISHA

Un jour qu' Élisha passe à Shounem (שׁוּנֵ֗ם), une femme grande le force à y manger le pain. Et à chaque passage, c'est là qu'il se retire pour manger le pain. Elle dit à son mari:
Il advint qu'un jour il vint là, se retira à l’étage, et coucha là. Puis il fait appeler la Shounamit et prie son serviteur de lui dire:
Guéhazit le serviteur rapporta cependant à Elisha qu' elle n’avait pas de fils, et que son homme était vieux ! »
Elle devint enceinte et enfanta un fils quand revint la saison, selon les paroles d' Èlisha. L’enfant grandit. Il fut prit un jour de maux de tête comme il retrouvait son père dans la plaine auprès des moissonneurs. Il revint mourir sur les genoux de sa mère qui au retour de son mari lui dit
Sur le mont Karmel, Elle arrive en vue de l’homme d’Elohîm qui lui dépêche son serviteur pour lui demander:
Elle vient jusqu'à l’homme d’Elohîm, sur la montagne, et étreint ses pieds. Le serviteur, s’avance pour la bouter dehors. Mais L’homme d’Elohîm le devance:
Il se lève et la suit. Son serviteur parti en reconnaissance n'a pu ranimer l'enfant en le touchant simplement de la houlette d'Elisha. Èlisha arrive à la maison où l’adolescent mort est couché sur son lit. Il entre, ferme la porte derrière eux deux. Il prie Le Seigneur Adonaï. Il grimpe , s'étend sur l’enfant, met sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses paumes sur ses paumes. Il se concentre sur lui. La chair de l’enfant se réchauffe; il éternue jusqu’à sept fois, et dessille les yeux. Elisha fait appeler la Shounamit pour lui dire:
Elle vient, tombe à ses pieds, se prosterne à terre, prend son fils et sort. Elisha quitte Shunem pour se rendre à Gilgal.» 2 Rois 4.


SHULEM ET NAIM

Shounem, actuelle Soulam, s'est édifiée au pied du mont Moreh. Moreh est un même nom avec Moriah la montagne où Le Seigneur se révéla à Abraham au moment où il s'apprêtait à sacrifier son fils. Et Moriah c'est aussi le lieu du Temple, Sion la montagne sainte. Quand sous Hadrien la ville de paix perdit son nom et que Iérushalaïm fut rebâtie en Aelia Capitolina, alors Shunem fut appelée Shulem. Le nom de la Shulamite n'y fut pas étranger.

Shounem sur le flanc sud du mont Moreh est couplée à une ville jumelle bâtie sur le versant Nord , dominée par le promontoire de Nazareth. Cette jumelle était Naïn; elle fut pareillement rebaptisée Naïm qui veut dire l'exquise.

C'est vers elle que Jésus se rendit un jour:
Il marchait en direction d' une ville appelée Naïn, et ses disciples marchaient avec lui, ainsi qu'une grande foule . Comme il approchait de la porte de la ville, on emportait un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et une foule nombreuse de la ville l'accompagnait. En la voyant, Jésus fut ému dans ses entrailles pour elle; il lui dit
- " Ne pleure pas!"

Ron Cantrell – Shal-Hevet-Yah S'avançant il toucha la litière et les porteurs s'arrêtèrent; il dit:
- "jeune homme, jeune homme ! je te le dis éveille-toi !"
Le mort se redressa et se mit à parler. Jésus le donna à sa mère. La crainte s'empara de tous, et ils louaient Dieu en disant:Un grand prophète a été suscité parmi nous et Dieu a visité son peuple. Le propos se propagea dans toute la Judée et la région jusqu'à Jean le Baptiste lui-même, qui envoya deux disciples lui demander
- " Es-tu celui qui vient ou un autre devons nous attendre ?"
- dites à Jean ce que vos yeux ont vu , ce que vos oreilles ont entendu: des aveugles retrouvent la vue, des boiteux marchent, des lépreux sont purifiés et des sourds entendent; des trépassés sont réveillés des pauvres reçoivent la bonne nouvelle.”



LA PECHERESSE DE NAIM


Or l'un des pharisiens l'avait invité à prendre un repas chez lui quand une femme, dans la ville une pécheresse, ayant su qu'il était à table dans la demeure du pharisien portant avec soin un vase de parfum en albâtre, se tint par derrière, à ses pieds pleurant aux larmes; lui mouillant les pieds, elle les essuya de ses cheveux, les couvrant de baisers et elle oignait de parfum. Le pharisien se disait en lui-même :
- “s'il était prophète il saurait qui, et d'où, est la femme qui est en train de le toucher: c'est une pécheresse.” flacon en albâtre d'époque Romaine
” Prenant la parole, Jésus lui dit:
- "Simon, j'ai quelque chose à te dire"
- "parle, Rabbi".
- "deux débiteurs avaient emprunté à un tiers ; le premier lui était redevable de cinq cents deniers, l'autre de cinquante . N'ayant pas de quoi lui rendre, il fit grâce à tous deux. Lequel l'en aimera davantage? "
- "Je suppose que c'est celui auquel il a remis le plus ".
- "Avec rectitude tu as jugé! regarde cette femme : je suis entré dans ta demeure tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds; mais elle, de ses larmes a mouillé mes pieds, et de ses cheveux les a essuyés. De baisers tu ne m'as pas donnés; depuis qu'elle est entrée, elle ne s'est pas arrêtée, d'embrasser mes pieds. Tu n'as pas fait d'onction d'huile sur ma tête; or elle m'a oint de parfum . Grâce à cela, je te le dis : beaucoup lui est remis." Se tournant vers elle: " tes péchés sont pardonnés ; femme, ta foi t'a sauvée, va en paix (Leri le shalôm) !

Le copiste du Texte Alexandrin s'est plu à rajouter "mes pieds" à “elle a oint de parfum” empêchant de comprendre qu'elle avait fait une onction d'huile parfumée sur la tête de Jésus pour manifester qu'elle voyait en lui un prophète comme Élisée. Bien avant que Simon Pierre ait confessé en Jésus le Messie, elle-même l'avait oint.
C'est bien pourquoi elle fut conviée par Jésus à s'agréger, avec beaucoup d'autres femmes, au groupe des disciples (si, toutefois, c'est bien elle Marie, appelée Magdalênê en Lc 8:3).
Etait-elle originaire d'un lieu fortifié ? Car migdal, est une tour de défense. La plaine de Yizréel, grenier à blé du pays, était défendue au Nord par l'antique forteresse de Megiddo et nombre de villes devaient leur nom à leur forteresse.
La forteresse de Marie la Magdalênê s'était retrouvée assiégée de sept démons et elle en fut délivrée par Lui.
Elle avait vu la résurrection du jeune homme et elle était venue oindre Jésus des larmes de son repentir et du parfum de son espérance. Son repentir n'était pas vain sans quoi elle n'aurait pu se tenir sur le Golghotha quand Jésus s'écria d'une voix forte :
- “Père en tes mains, je confie mon esprit !”
Disant cela il ex-spira...49 - Tous ses familiers qui se tenaient à distance, et des femmes qui s'étaient jointes à lui depuis la Galilée regardaient cela... 55 - deux femmes venues ensemble de Galilée avaient suivi Jésus de près pour regarder sa sépulture . 56 - En s'en retournant, elles préparèrent aromates et parfums puis se tinrent en repos durant le Sabbat.
Lc 24:1 - Or au premier des Sabbats à l'aube profonde elles venaient sur la sépulture apporter ce qu'elles avaient préparé avec d'autres qui s'étaient associées à elles. Elles raisonnaient en elle-mêmes :
- " Qui donc roulera la pierre?" Mais s'en allant, elles trouvèrent la pierre roulée loin du tombeau !3 - Entrant alors, elles ne trouvèrent pas le corps ; dans leur perplexité à son sujet, voici que deux hommes se tinrent au-dessus d'elles dans un vêtement brillant d'éclairs; 5 - Gagnées par la crainte, elles inclinèrent le visage vers la terre. ils leur dirent: - " pourquoi cherchez-vous le vivant avec les morts ? 6 - Souvenez-vous combien il vous a parlé étant encore en Galilée : 7 - il faut pour le fils de l'humain être livré aux mains d' humains - et être crucifié - et le troisième jour, se lever! " .
8 - Et elles se souvinrent de ses paroles. 9 - Aussi s'en retournant elles les rapportèrent aux Onze et à tous les autres. 10 Marie la Magdaléenne, Jeanne et Marie, celle de Jacques, et les autres avec elles rapportèrent cela à eux - des apôtres! - qui prirent ces paroles pour du délire et ne les crurent pas!