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" Hérode disait: Jean moi j'ai décapité et
qui est celui dont moi j'entends dire ces choses?
Lc 9,9
- Le codex de Bèze avec le pronom moi devant j'entends met l'accent
sur la responsabilité d'Hérode dans les actes qu'il reconnaissait
avoir accompli. C'est bien lui qui entendait des rumeurs au sujet de
Jésus; c'est bien lui, en personne qui affirmait avoir décapité Jean.
Pourtant personne n'ignore un certain festin d'anniversaire donné en
l'honneur du roi au cours duquel il aurait donné l'ordre
à un garde d'aller décapiter Jean dans sa prison.
- Il faut bien voir que le récit de la mort de Jean Baptiste,
tel qu'il est rapporté dans l'évangile de Marc est chargé
de tant de détails contradictoires, qu'on peut se demander s'il
n'est pas pure légende. Car si Jean fut bien assassiné ,
les conditions de sa décapitation sont pour le moins obscures.
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- 1- récit de l'évangile de Marc
- 2- quelle cohérence ?
- 3 - difficultés d'ordre généalogique
et historique
- 4 - emprunts littéraires
- 5 - le récit de Matthieu
- 6 - le rapport de Luc sur la mort de Jean
- 5 - synthèse
Le meurtre de Jean Baptiste
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- 1 - L'anniversaire d'Hérode Antipas,
Marc chapitre VI, (codex Bezae)
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- 16 -Hérode disait: Celui que moi j'ai décapité,
Jean, il s'est relevé?
- 17 - Car ce même Hérode ayant envoyé se saisir
de Jean et l'enchaîner, le jeta en prison, à
- cause d'Hérodiade la femme de Philippe son frère qu'il
avait épousée.
- 18 - Car Jean disait à
Hérode qu'il ne lui était pas possible d'avoir la femme
de son frère.
- 19 - Or Hérodiade en avait contre lui, et voulait le faire
mourir; et elle ne le pouvait pas,
- 20 car Hérode craignait Jean, le voyant comme un homme juste
et saint; aussi le
- protégeait-il. Et après l'avoir entendu, il agissait
beaucoup l'ayant
écouté avec plaisir.
- 21 - Et survenant un jour favorable pour Hérode, à son
anniversaire, il fit un festin aux
- grands, aux officiers et aux premiers de Galilée.
- 22 - Or la fille de lui, Hérodiade, étant entrée,
dansa et plut
à Hérode et aux convives. Le
- roi dit à la fillette :
"demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai ".
- 23 - et il lui promit beaucoup : "
quoique tu me demandes, je te le donnerai, même la moitié de
- mon royaume".
- 24 - Alors, sortant, elle dit
à sa mère: "que demanderai-je?". Elle lui répondit " la
tête de
- Jean le Baptiste".

- 25 - Aussi, se rendant auprès du roi elle dit: " donne
moi sur un plat, ici, la tête de Jean le
- Baptiste".
- 26 - attristé le roi de ce qu'il entendait, à cause
des serments et des convives ne voulut pas
- la repousser;
- 27 - mais sur le champ envoyant un garde, il ordonna que soit apportée
sa tête.
- 28 - lui, alors sortant, le décapita dans la prison et apporta
la tête sur un plat, et la donna à
- la fillette, et la fillette la donna à sa mère.
- (Mc 6, 17-28, selon le codex de Bèze)
- II - Une difficile cohErence
interne
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- - Marc avait donné de Jean un portrait de l'idéal érémitique.
Mais
à ce que rapportaient Luc et Matthieu ses paroles aux foules n'étaient
pas précisément douces ou agréables à entendre:"engeance
de vipères, qui vous a suggéré d'échapper à la
colère qui vient?...tout arbre qui ne produit pas de bon fruit
va être coupé et jeté au feu" (3/7,9). En
les passant sous silence, Marc taisait l'aspect le plus rugueux de la
personnalité de Jean; était-ce pour permettre de croire
qu'Hérode Antipas, non seulement"
l'écoutait avec plaisir", mais "agissait beaucoup"
après l'avoir écouté ? Hérode serait-ildevenu
un disciple de Jean ? Cela surprenait tant que la phrase fut remaniée
dans les manuscrits ultérieurs.
- - "Après que Jean eût
été livré " ; cette information
était glissée par Marc alors que Jésus revenait
de quarante jours au désert (Mc 1, 4). Qu'avait-il voulu dire
par ce terme que l'on retrouve pour Judas au moment où il livrait Jésus
contre de l'argent? Suggérait-il que Jean avait été
dénoncé ou vendu par des disciples? Cette phrase ne laisse
pas d'interroger...
- - Marc avait rapporté cette parole d'Hérode : "Celui
que moi j'ai décapité, Jean". Le verbe n'était
pas factitif (envoyer faire faire), et la présence du pronom
"moi" mettait l'accent sur l'auteur de l'acte. En prononçant
ces paroles, Hérode reconnaissait avoir lui-même procédé à la
décapitation. Pourtant au v. 27 Marc écrivait qu' un garde
avait été dépêché dans la prison pour
couper la tête du prophète. Pourquoi alors Hérode
Antipas se serait-il vanté d'un acte qu'il n'avait pas commis
lui même? Il y a là une difficulté interne qui semble
avoir échappé
à l'auteur.
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- III - Difficultés
gEnEalogiques et historiques
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- - Selon Marc, Hérodiade avait tout d'abord été l'épouse
de Philippe. A suivre Flavius Josèphe, dont il n'y a pas lieu
de mettre en doute les informations documentées, Hérodiade
avait épousé en premières noces, non point Philippe,
mais Hérode, un autre fils d'Hérode le Grand que celui-ci
avait eu de Mariame II , et auquel il avait donné son nom. Mais
sa mère ayant conspiré
contre son époux, ce fils d'Hérode fut
écarté de la succession - raison pour laquelle il est passé à peu
près inaperçu. Lors d'un voyage qui devait le mener à Rome, à une
date imprécise, s'arrêtant chez ce frère, le tétrarque
Hérode-Antipas aurait proposé
à Hérodiade de l'épouser. Elle avait une fille Salomé,
et c'est cette fille justement qui devint l'épouse de Philippe.
Philippe ne porta jamais le nom d'Hérode, en atteste la numismatique
avec ces pièces frappées au nom de Philippe. Or nombre
d'auteurs pour justifier l'évangéliste Marc ont donné
à Philippe le nom d'Hérode-Philippe, mais à
tort. Car si Archelaüs avait porté le nom de leur père
Hérode, à sa destitution le nom revint non point à Philippe,
mais à Antipas qui se fit nommer "Hérode le tétrarque".
- - Quatre fois dans son
évangile, Marc a présenté Hérode Antipas
comme un roi (basiléus), exerçant le pouvoir sur un royaume
(Mc 6/22,23,25,26); ceci est inexact car l'Empereur lui avait concédé le
titre de tétrarque mais non celui de roi, bien qu'il ait entrepris
au moins deux fois le voyage jusqu'à Rome pour le réclamer.
Comment pouvait-il dire à celle qui avait dansé devant
lui :
"je te donnerai même la moitié de mon royaume" ?
Comment le rang qu'il ne détenait pas mais qu'il briguait et l'espace
trop insuffisant à ses yeux de sa tétrarchie, l'auraient-ils
poussé à une telle promesse?
- - Le verset 22 vient compliquer l'histoire, car il offre un pronom
au génitif masculin (autou) en accompagnement du nom d'Herodiade;
selon le codex de Bèze, la fillette qui dansa aurait été la
propre fille d' Hérode Antipas, et elle se serait dénommée
Hérodiade comme sa mère. Tenant compte des écrits
de Flavius Josèphe plusieurs manuscrits ont estimé devoir
corriger ce verset dont le codex de Bèze garde la forme initiale.
Hérode Antipas était mort sans enfant, et sa femme, Hérodiade
avait eu, quant à elle, une fille, Salomé, de son premier
mari Hérode.
Quel âge pouvait avoir cette jeune fille au
moment de la mort de Jean en 28-29? Marc la présentait comme korasion,
soit
comme une fillette non pubère (cf. Mc 5,42). Philippe
étant mort en 34, il y avait quatre années pour permettre à cette
petite fille de devenir la femme d'un tétrarque déjà âgé.
C'était bien peu. Le plus contradictoire néanmoins, c'est
que Marc faisait de Salomé la belle-fille de Philippe, alors qu'elle
devait devenir sa femme !
- - Hérode Antipas est dépeint par Marc comme un homme
qui ne cédait pas aux instances de son épouse. Saisissant
une occasion elle aurait fait alors preuve d'une dangereuse sournoiserie
contre son propre époux en le ligotant moralement dans l'infortune
d'un voeu dont il ne pouvait plus se dédire. Cet aspect de la
personnalité d'Hérodiade n' apparaît pas dans les écrits
de Flavius Josèphe qui, pourtant, ne détestait pas les
histoires scabreuses comme en témoignent ses chapitres XVII et
XVIII des Antiquités. Selon lui,Hérodiade avait assez d'influence
sur son époux pour le décider à
redemander la royauté. En 39 de notre ère elle l'accompagna à Rome
pour tenter cette démarche auprès de Caligula. Mais dénoncé par
son beau-frère Agrippa I , Antipas fut destitué de sa tétrarchie.
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- Marc voyait en Salomé une petite fille (korasion). .
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- Sa femme, épargnée par cette disgrâce, plutôt que de
continuer à jouir seule de ses biens, accepta librement de suivre son
époux dans son exil; ce trait montre à l'égard de son époux une honnêteté
qui paraît exclure la trahison.
- - Selon Flavius Josèphe (qui lui a consacré un long paragraphe),
Jean fut emprisonné dans la forteresse de Machéronte, qui
bien qu'en Pérée était taxée par Arétas;
c'est là que s'était réfugiée la première épouse
d'Hérode Antipas quand son mari s'aprêtait à
la répudier. Y enfermer Jean qui lui reprochait son second mariage
relevait du sarcasme. Cette forteresse au sud de la Pérée
construite sous Hérode le Grand disposait d'un palais. Marc dit
que Jean fut décapité dans sa prison, sur l'ordre donné
par Antipas au cours de son festin d'anniversaire; dans les convives
se seraient trouvées les autorités de Galilée, premiers
du peuple et officiers. Se seraient-ils déplacés jusqu'aux
rives de la mer morte pour un festin d'anniversaire?
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- IV - Les emprunts littEraires
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- - Jean aurait été
couvert d'une vêture en poils de chameau; c'était là l'habituel
vêtement du prophète à
commencer par Elie (1R1,8). Sa nourriture faite de sauterelles et de
miel concourent à renforcer le tableau d'un homme sauvage.
- - "je te donnerai même la moitié de mon royaume!".
Cette phrase se retrouve dans le conte d'Esther :la reine Vasti avait été
disgrâciée pour ne pas avoir voulu se montrer dans sa beauté aux
convives réunis par son époux Xerxès. Mais à la
reine Esther qui lui succéda, voyant qu'elle s'humiliait devant
lui en l'implorant, le roi promit "jusqu'à la moitié de
son royaume". Entre ce récit biblique etl'évangile
de Marc il y a non seulement une parenté littéraire, mais
un emprunt scripturaire.
- - Autre parenté avec un livre biblique: il semble que Marc se
soit laissé inspirer par le voeu de Jephté (Livre des Juges,
11,29-40): ce père fit mourir sa fille pour respecter un engagement
pris; ilavait formulé le voeu d'offrir en holocauste la première
personne rencontrée au retour de sa victoire. Or sa fille unique,
qui était toute jeune vint
à sa rencontre dansant et jouant du tambourin. Cette image a pu
inspirer le tragique conte du festin d'anniversaire.
- - Génèse 3 a pu
également servir de référence à Marc:
"La femme que tu as mise auprès de moi, c'est elle qui m'a
donné du fruit et j'ai mangé" disait Adam en rejetant
sur Eve la responsabilité de l'acte.
- - Il faut encore citer Hérodote IX,111 qui parle de l'anniversaire
du roi lié par son voeu qui livra à la mutilation la femme
de son frère; un contexte qui n'est pas sans faire penser
à celui décrit par Marc.
- Pièce frappée sous HRWDOU TETRARCOU (Herod, Tetrarque),
et la date LLG ( 33, soit 29 AD).
- Au revers dans une couronne TIBEPIAC (Tiberiade), (Hendin 513)
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- V - Le rEcit de Matthieu
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- Matthieu a donné une version réduite de cette légende;
il semble avoir
été conscient de certains de
- ses excès puisqu'il a cherché à enrayer plusieurs
difficultés, sans pour autant éviter les autres. Il
- n'a pas hésité
à donner son interprétation des faits : c'est par peur
de la foule qu'Hérode Antipas
- aurait craint de tuer Jean et non parce qu'il redoutait de mettre à mort
un juste. Cette raison est
- proche de celle
évoquée par Flavius Josèphe, selon qui, Hérode
Antipas avai agi par raison politique,
- craignant l'amplification du mouvement de foule déclanché par
Jean.
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Le Rapport de Luc l'Historien
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- Luc pour sa part a fait montre d'une essentielle sobriété en
raison de la gravité même du sujet : “Hérode dit
que : Jean, moi, j'ai décapité ! Qui alors est celui
au sujet duquel, moi j'entends ces choses ?” Lc 9,9
- Luc avait donné deux raisons de son incarcération : le
prophète avait blâmé Antipas d'avoir pris la femme
de son frère (une "abomination" décrite en Lévitique
18/16). Mais il lui avait aussi reproché "tous les méfaits
commis ". Hérodiade n'était donc pas seule en cause,
et Antipas avait eu des raisons personnelles de mettre le Baptiste à mort.
De ces "méfaits" commis au regard de la Torah, certains
nous sont connus par l'épigraphie et par Flavius Josèphe.
A Délos il avait consenti à se faire élever une
statue dont subsiste la dédicace. En Galilée même,
et contrairement à la loi juive, Antipas s'était fait construire
un palais orné d'effigies animalières sur un site de sépultures
considéré impur. Pour y attirer des habitants et y fonder
sa capitale il avait dû
faire appel à des "fils de Bélial" dignes de
ces villes de refuge , dont parle Dt 13/13. Selon le vocabulaire biblique
(Dt17/15) les méfaits évoquent encore les pratiques divinatoires,
incantatoires et magiques liées
à la consultation des morts (Lv 19/27 Dt 18/9).Qu'Antipas en ait
recherché le contact serait indiqué par le site de sépultures
choisi pour Tibériade. Cette attirance était sanctionnée
par la Torah, et la peine de mort attendait les faux prophètes
qui entraînaient aux pratiques impures(Dt 13/6, 10, et 17/7); les
villes en cause devaient être vouées à
l'interdit(13/16). En outre il y avait entre Hérode et Pilate une inimitié
faite d'un dégoût (Lc 23.12 D), suggérant qu'Antipas s'adonnait à la
boisson et autres dérivatifs. Jean en prophète, se devait de lui
rappeler les fondements de la Torah et ses sanctions. Jean ne mâchait
pas ses mots se servant d'expressions fortes, n'hésitant pas à
traiter ses concitoyens de "race de vipères".
- Le tétrarque en aurait
éprouvé cette irritation qui le conduisit à
lui ôter lui-même la tête, reportant sur Jean la sanction
dont il l'avait prévenu. La mort du Baptiste ne fut pas l'objet
du hasard ni de passions incontrôlées, mais de la détermination
d'un homme. C'est bien ce que soulignait Jésus lorsqu'il disait
d'Hérode Antipas : "Allez dire à ce renard..." (Lc
13,32). Esope s'était servi de l'image du renard pour décrire
un être dangereux dont la finesse allait de pair avec la couardise.
Jésus n'ignorait pas qu' Hérode Antipas allait constituer
un maillon très fort de la chaîne qui l'enserrerait au jour
de son procès.
- Si Luc a pris soin de donner le nom d'Hérodiade avec son identité,
c'est bien parce que sa responsabilité personnelle était
en cause dans la mort de Jean. Faut-il pour autant reporter sur elle
toute la culpabilité?
- "Hérode et Hérodiade"
: ne serait-ce pas l'image d' Hérode et de son "anima" ?
A travers la silhouette d'Hérodiade il conviendrait plutôt
de voir se profiler l'intention personnelle de l'auteur de l'acte.
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CONCLUSION
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- En usant du procédé
qui consiste à noircir un personnage pour en laver un autre, Marc
déformait la réalité. Car l'accumulation de détails
contradictoires mêlés d'emprunts littéraires pose
la question de la vraisemblance des faits. Poussé à
l'extrême, ce festin d'anniversaire est un récit cousu d'un
fil sanglant digne de séries noires: la mère d'une fillette
lui suggérant de faire amener devant elle, sur un plateau, la
tête d'un décapité, comment la fillette rien qu'à cette
idée n'exprimerait-elle pas son épouvante? Hérodiade
image de la perfidie ligotant dans son voeu son propre époux!
Le festin d'anniversaire donné au lieu même de la prison,
le voeu du roi formulé suite
à la danse de la fillette, la tête de Jean sur un plateau,
tout cela relève de la "phantasmagorie". Pourquoi Marc
s'est-il complu à bâtir une telle légende et à l'
insérer dans son évangile?
- En allant jusqu'à faire d' Hérode Antipas un disciple
de Jean, et en l'innocentant de toute intention meurtrière, Marc
dressait le portait d'un homme simplement débonnaire. Le tableau
du festin d'anniversaire qui mettait en scène Hérodiade
et sa fille avait pour effet de détourner l'attention de la tragédie
vécue par le prophète. L'évangéliste n'aurait-il
pas cherché
à masquer la réalité?
- Hérode Antipas fut le troisième représentant d'une
dynastie qui en compta sept; le dernier, Agrippa II, s'éteignit à la
fin du premier siècle; la communauté des croyants eut
à s'affonter à eux notamment Jacques et Paul ( Ac 12,2
et 26,32). Pour tenter d'apaiser la vindicte à
l'égard des chrétiens qui auraient pu fréquenter
leur cour, on peut imaginer que Marc ait estimé utile de maquiller
les conditions du meurtre. Ne pas accentuer le rôle de la dynastie
Hérodienne dans les mises à mort de Jean, de Jésus
et de Jacques, puis dans le complot contre Paul c'était se donner
les moyens d'une conciliation. Mieux valait ne pas attiser les persécutions.
Mais en blanchissant Antipas, et en offrant une certaine connivence avec
le pouvoir en place dont les actes n'étaient pas dénoncés,
la conscience
était-elle apaisée?
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Dans la représentation du meurtre
du Baptiste, Caravaggio a étrangement mis l'accent
sur la responsabilité d'Antipas présent à cette
décapitation et ordonnant de sa main levée
de poser la tête sur le plateau qui lui était
tendu. Ce ne peut
être que lui ce personnage central qui se dresse debout
au second plan. Hérodiade serait cette femme déjà vieille
démangée par le remord tandis que Salomé ne
manifestait aucun sentiment, ce qui tend à dédramatiser
la scène. Caravaggio se serait comme refusé
à rejeter sur Hérodiade la responsabilité du
meurtre. |
Caravaggio, Museo San Giovanni,
La Valletta |
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