Dessin de la Menorah sur l'arc de Titus à Rome
Mais selon ce verset lucanien, la gloire est aussi un attribut du Fils
de l'homme, ce que confirme le verset 27 qui suit. Elle est en outre un
attribut des saints envoyés comme le confirmera le v 31: “Moïse et
Elie vus en gloire”. La gloire a été symbolisée par une mandorle
dans le Christianisme qui l'avait reprise aux civilisations du
Moyen-Orient qui elles mêmes l'avaient reçue d' Extrême-Orient avec
l'importation du fruit de l'amandier.
La mandorle entourant certains personnages symbolise le champ quasi
“magnétique” qui concourt à l'harmonie de la personne humaine ou bien
encore le principe actif qui en chaque âme humaine est éternel et ne
s'éteint pas. Chez les Hébreux, les sept branches de la Ménorah
éclairant le Sanctuaire portaient trois calices en forme de fleur et
fruit d'amandier (Ex 25:31-37). Amande, lumière et gloire étaient ainsi
associées à travers la Ménorah.
Véronèse, Montagnana : Le Christ entre Moïse et Élie dans la
gloire
Le Fils de l’humain
venant dans sa gloire : la gloire de la transfiguration, la
gloire de la résurrection, ou la gloire du monde futur ? Cette sentence
qui faisait écho aux v. 26 et 31 sur la gloire de celui qui vient (même
participe présent qu’en 7,19-20), annonçait la manifestation sur la
montagne. Le choix fait dans les autres manuscrits en corrélation avec
Mc 9,1 et Mt 16,28 s'est reporté sur la venue de la royauté de Dieu,
considérant que la venue du Christ dans sa gloire était toujours en
attente de réalisation. Cependant la royauté de Dieu qui est
déjà présente au coeur (Lc 6,20, 17,21) par la proclamation de la parole
(Lc 8,1,10, 9,2,11) ne fait pas partie du domaine des apparences
tactiles, à la différence du Fils de l’humain, capable, lui, de se
rendre visible dans sa gloire.
La parole originelle serait donc bien celle de Luc D05, réinterprétéée
par Marc suivi par Matthieu qui mêla ce qu'il lisait dans les deux
parallèles Synoptiques. Le texte de Luc fut ensuite repris à partir de
Marc et de cette formule qui lui était familière : la royauté de
Dieu.
28 -
Environ huit jours après ces paroles.
Il s'agit bien d'“environ” avec ὡσεὶ.
Sur la date de l'évènement cf:
"Les
neufs premières semaines du ministère de Jésus”
Emmenant
Pierre et Jacques et Jean
[Pierre et Jean et Jacques]
Jacques était nommé avant Jean dans le codex Bezae et de nombreux autres
manuscrits (P45 P75), comme en 5,10 et 6,14,9,54
tandis qu'en 8,51 Jean était nommé avant Jacques. Pour préparer la Pâque
Jésus enverra Pierre et Jean qui dans le début des Actes seront souvent
nommés ensemble. Jacques aurait été nommé avant Jean car il devait être
l'aîné des deux; l'inversion de leurs deux noms pourrait laisser
entendre qu'en certaines occasions, Jean se serait trouvé plus proche de
Pierre, se distançant de son frère. L'inversion des noms Paul et
Barnabé, dans les Actes, joue un rôle comparable. A moins qu'en 8,51
Jacques n'ait pas été le frère de Jean, mais un autre, celui que Paul
nommait le frère du Seigneur.
Il monta sur la
montagne pour prier
Luc parlait de la montagne en omettant de la désigner. Était-ce la
montagne déjà évoquée en 6:12? L'insistance de Pierre à proposer de
dresser "ici" trois tentes pour lui, Moïse et Elie, laisserait supposer
que cette montagne était chargée d'histoire sainte.
Une
montagne habitée de souvenirs et de promesses tel le Mont Nébo où Dieu
prit le corps de Moïse , de l'autre côté du Jourdain? Du haut de cette
montagne élevée, Dieu lui fit voir la terre de Canaan qui allait devenir
l'héritage d'Israël.
Peut-être est-ce à cette "très haute montagne"(Lc4:3) que Luc pensait en
rédigeant la seconde tentation de Jésus au moment où il le présentait
revenant du Jourdain?
Sinon pourquoi pas l'Hermon au Nord, dont la rosée était associée par
le psalmiste à la barbe d'Aaron?
À la suite de l' Évangile aux Hébreux, les Pères avec Origène optèrent
pour le Mont Thabor, de l'autre côté de la plaine de Yizréel, comme lieu
de transfiguration. Ce n'était pas un lieu "parlant" bibliquement comme
l'était le Carmel, mais il était important pour les Chrétiens de se
forger leurs propres lieux d'histoire sainte.
Proche du lac de Gennésareth, la chaîne du Mont Carmel gardait vivant le
souvenir des deux prophètes Elie et Elisée. Le Carmel , qui signifie
verger, était et reste une chaîne verdoyante. Le Carmel était la
montagne de la révélation prophétique que Jésus pouvait apercevoir des
hauteurs de Nazareth. Comment ne serait-elle pas celle dont il fit choix
pour y venir prier et s'y révéler?
La
Montagne de la Transfiguration
Monastère Sainte-Catherine
du Sinaï, manuscrit enluminé du XIIe siècle.
29 - L'apparence de son
visage devint autre.
[Et devint...l’aspect de son visage différent]
Sujet et verbe sont des hapax dans le NT. Changer de visage se rencontre
à plusieurs reprises dans les livres bibliques, pour ces visages qui
tout à coup se mettent à refléter des sentiments autres. Jean Baptiste
avait fait demander à Jésus s’il était bien celui qu’on attendait, alors
qu’il se le figurait autre (7,19-20); et c’est l’aspect, la forme,
l'idée du visage de Jésus qui devint autre, révélant peut-être l’attente
qui avait habité Jean. Le terme grec ἰdέα, hébreu "dmout" en
Gn 5,3 correspond à la ressemblance, celle de Seth à son père Adam. De
même du Christ et du Père.
Le vêtement blanc dans lequel Jésus leur apparut évoque la sainteté, ce
que retint Marc dans une comparaison avec la blancheur des neiges de
l'Hermon. Sa fulgurance permet d'établir un lien avec les paroles du ch
17,24 et 24,6.
30 Était Moïse et
Elie .
Le verbe est au singulier car l'accord se fait avec le sujet le plus
rapproché qui est ainsi mis en valeur, ici Moïse puisqu'il est question
d'"exode" dans les paroles échangées..
31 - Moïse et
Elie...parlaient de son exode qu’il doit accomplir à Jérusalem.
[son exode qu’il devait accomplir dans Jérusalem]
Le présent μέλλει, (devoir ou être sur le point de), offre un passage au
discours direct. En raison de la présence de Moïse, τὴν ἔξοδον, “la
sortie“, évoque inévitablement la sortie d’Égypte, la libération de
l’esclavage (comme en He 11:22). Jésus se préparait à une nouvelle
libération, qu’il allait accomplir en un temps liturgique précis, celui
de la Pâque en annonçant une pâque nouvelle (cf 22:15). Jésus priant
dans la nuit obscure était le veilleur qui, s'entretenant avec Moïse et
Élie eux-mêmes en gloire, traçait une “voie de sortie” à l’humanité.
τὴν ἔξοδον accompagne un verbe d’accomplissement à la voie active et
Jésus parlait de ce qu’il s’apprêtait à accomplir au milieu de
Jérusalem. Or ce terme est souvent traduit par "départ", en référence à
la sortie de la vie, sens qu’il revêt dans le livre de la Sagesse ou la
seconde épître de Pierre. Et en effet peu de versets auparavant, Jésus
avait parlé de la mort prochaine de ceux qui s’étaient tenus ici (cf
9;27). Dans la littérature classique, ἔξοδος constituait le dénouement
de la tragédie; toutefois ce terme est trop riche de sens pour se
réduire à la seule pensée du passage de la vie à trépas.
33 - Du fait pour eux
d'avoir été séparés de lui.
[de se séparer de lui]
Le pronom “eux” représente les trois Apôtres, qui par leur sommeil
s’étaient retrouvés séparés de Jésus et des deux hommes en gloire comme
la ténèbre s’était retrouvée séparée de la lumière au premier jour de la
Création (Gn 1,4). Enfouis dans le rêve au cours de leur sommeil, ils
avaient sombré dans l'inconscience, tandis que Jésus revêtu de lumière
était l'expression même de la conscience et de la présence divine au
monde. Pierre aurait alors proposé de dresser trois tentes de la
rencontre, pour réduire la distance spirituelle ressentie.
Considérant que le pronom “eux”, représentait les deux hommes Moïse et
Elie au moment même où ils se séparaient de Jésus, l’infinitif aoriste
fut mis au présent de la voie moyenne.
33b Veux-tu
que je fasse trois tentes ici?
[Faisons trois tentes ]
La tournure est familière. Le “ pour nous” du texte alexandrin vient
d'une harmonisation avec le parallèle de Marc. L'adverbe ὧδε, présent
deux fois dans le verset marque une insistance en rappel
du v 27 qui détient une allusion à Moïse et Elie. Ce "ὧδε" fait
mémoire de la parole divine à Moïse sur le Mt Horeb: "N'approche pas d'ici
car le lieu que tu foules est une terre sainte.” Pierre avait conscience
de la sacralité du lieu.
Le mot σκηνὰς traduit par " tentes" évoque généralement la fête de ce
nom. Cependant le terme évoque un autre type de tentes, et une autre
époque dans l'année liturgique:
"Les
neufs premières semaines du ministère de Jésus”
sans avoir
conscience des [paroles] qu'il était en train de dire.
[sans avoir conscience de ce qu'il était en train de dire]
Peu importe en fait que le relatif soit au singulier ou au pluriel.
Selon Marc, Pierre, effrayé, aurait prononcé des paroles peu sensées. Ce
n'est pas du tout le compte rendu de Luc : Pierre avait reconnu Moïse et
Élie, mais sans réaliser qu'il les avait identifiés et sans comprendre
comment il y était parvenu. Il était dépassé par les paroles prononcées.
A noter que le parfait εἰδὼς a une valeur de présent.
34 - Dans le fait
pour ceux là d’entrer dans la nuée.
Le pronom έκείνους, désigne des personnes illustres, ici
avec Jésus, Moïse et Elie, les saints envoyés , ainsi désignés au v. 26;
ils étaient par là-même, différenciés du groupe des Apôtres rassemblés
quant à eux sous le pronom αὐτοὺς (v.33). Selon cette lecture, ce ne
sont pas les Apôtres qui entrèrent dans la nuée, mais Moïse et Elie,
ainsi soustraits à leur regard.
35- Celui-ci est mon
Fils le bien-aimé, en qui j’ai mon bon-plaisir, écoutez le !
(D05 C M Ψ ; sans “en qui j'ai mon bon plaisir” A K L M U etc)
Parole originelle énoncée par la voix céleste sur la montagne, en rappel
de la ligature d'Isaac fils bien-aimé d'Abraham. Elle se justifie bien
ici d'autant qu'elle diffère de celle du baptême au bord du Jourdain:
Tu es mon Fils aujourd'hui je t'ai
engendré. (Lc3:22 D05 & It).
Néanmoins, à la suite de Marc et Matthieu, les variantes d'un manuscrit
à l'autre témoignent de l'hésitation des copistes sur la leçon à adopter
qui fait référence aussi à Is 42.1 : “Voici mon serviteur que je
soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon
Esprit sur lui” ; son influence se ressent sur le Texte
Alexandrin “Celui ci est mon fils l'Élu, écoutez-le! ”.
37 - De jour.
[ le jour suivant]
Ils redescendirent de la montagne de jour ; ainsi ce qui avait eu lieu
sur la montagne s’était bien déroulé de nuit comme le suggérait le
sommeil des Apôtres dont seul Luc s’était fait le rapporteur.
40 - afin qu'ils le
délivrent (le fils)
[afin qu'ils l'expulsent (l'esprit démoniaque)]
Dans la formulation du codex de Bèze un père s'intéressait à son fils
unique dont il demandait la délivrance, souhaitant le sortir des griffes
de l'adversaire (cf 12,58). Avec la refonte, influencée par Mc 9,18,
l'intention exprimée n'était pas le soin de ce fils unique mais
l'exercice de la puissance sur les forces occultes en expulsant l'esprit
impur. L'impuissance des disciples ne venait-elle pas de cette déviation
de l'intention? C'est ce que confirmerait la réaction de Jésus par ces
mots : “Génération incrédule et pervertie”, où διεστραμμένη
est un participe moyen-passif signalant un détournement du but initial.
42 Or Jésus tança l'esprit impur et il le
quitta; et il rendit l'enfant à son père.
Comme dans l'épisode du jeune homme ressuscité et “rendu à sa mère”, Luc
marquait par cette simple phrase la restauration de l'amour parental et
filial.
45 Or eux
ignoraient cette parole là - et elle était voilée d'eux, afin
qu'ils n'en aient pas l'intelligence.
Voiler est ici le verbe simple, sans préfixe; il est au parfait.
Cela faisait donc un certain temps que Jésus et ses disciples n'étaient
plus sur une même longueur d'ondes. Qu'est-ce qui provoquait leur
aveuglement? La question qui se repose en Lc 18,34,
recevait déjà un début de réponse dans les versets précédents, 40 et 41.
Ils n'interrogeaient pas Jésus, préférant que le voile demeure.
46 -Et ils craignaient
d'interroger sur cette parole là
[ Intervint alors un débat entre eux], à
savoir; qui pourrait bien être plus grand qu’eux ?
“Cette parole là” renvoie à la parole énoncée à la suite (et non à celle
qui venait d'être dite). L’ajout circonstanciel dans les autres
manuscrits de la phrase entre crochets, rompt la continuité du récit qui
s’offre dans le codex Bezæ avec une autre logique: les apôtres étaient
dans l’ignorance des paroles prophétiques sur la souffrance du Fils de
l’humain, et ils souhaitaient continuer à les garder voilées ; ils
étaient à ce moment là préoccupés par une toute autre pensée, sur
laquelle ils redoutaient d'interroger Jésus : Qui pourrait bien être
plus grand qu’eux? Jésus venait de les semoncer par ces mots , génération
incrédule et perverse, pour n’avoir su délivrer l’enfant
épileptique. Par contre ils avaient vu “quelqu’un” d’extérieur à leur
groupe expulser les démons au nom même de Jésus (v. 49), ce qui leur
aurait donné à craindre pour leur position.
Dans l’expression “qui pourrait bien être plus grand qu’ eux ?”,
l’adjectif au comparatif est attribut; c’est pourquoi il a pu être lu
aussi comme un superlatif : qui pourrait bien être le plus grand
d'entre eux ? Mais cette lecture méconnaît le v.49 et la parole
énoncée à l’intention de celui qui chassait les démons: “Qui n’est
pas contre vous est pour vous”. Qui pouvait bien être cet homme?
N’était-ce pas Jacques, le “frère du Seigneur” évoqué dans la note des
versets 8:21 et 51? Une confirmation en ce sens est apportée par le
verset 12 de l’évangile de Thomas:
“Les disciples dirent à Jésus: nous savons que tu nous quitteras;
qui est-ce qui deviendra grand sur nous? Jésus
leur dit: où que vous alliez, vous irez vers Jacques ce juste pour qui
le ciel et la terre ont été faits”.
“Devenir grand sur” selon la traduction littérale, serait à rattacher au
questionnement des Apôtres transmis par le codex Bezæ; Jean venant
d’être décapité, un autre ne devait-il pas accompagner, voire préparer
la voie au Messie? Aussi les apôtres s’interrogeaient-ils en voyant
quelqu’un [Jacques peut-être?] imiter Jésus. Devant leurs
interrogations, Jésus plaça auprès de lui un enfant en ajoutant:
48 - Car le plus petit
parmi vous tous, celui là sera grand.
[ Car celui qui est le plus petit parmi vous tous , celui là est
grand].
Accueillir le jeune enfant qui se trouvait près de lui, c’était
accueillir Jésus lui-même. Il proposait d’accueillir la Royauté de Dieu
comme un enfant appelé(e) à grandir parmi eux. Plus petit, là encore
serait à comprendre comme plus jeune (cf 7,28). Il n’est pas indifférent
que Marc ait donné à Jacques, frère de Jésus, le qualificatif de
“petit”, soit jeune. Jésus ne préparait-il pas doucement les Douze à
l’accueillir parmi eux ?
51 - Or il advint
comme s'accomplissaient les jours de son “analêmpseôs”, que lui-même
durcit son visage pour marcher vers Jérusalem.
Le verbe accomplir n’a pas ici le préfixe συν comme en 9,31, où Moïse et
Elie parlaient de l'exode que Jésus allait accomplir à Jérusalem.
L’hapax ἀναλήμψεως traduit par “élévation”, a fait penser à l’ascension
d’Elie (2R2,10, Si 48,9) , une image développée au début des Actes (dans
un récit qui n’est pas de facture lucanienne). Si Jésus s’apprêtait à
sortir de ce monde dans une élévation, pourquoi durcissait-il son
visage. comme Ezéchiel lorsqu’il prophétisait contre Israël? (cf. Ez
6,2, 13,17, 14,8,15,7).
ἀναλήμψεως , un jeu de mots? ce n’est ni ἀνα¬λαμψις,
la splendeur, ni ἀνα¬ληψις , la suspension,
la reprise, l’adoption, la restauration, la réparation,
l’acquisition de connaissance. Le terme ἀνα¬λημψις
apparaît sur les papyrii, témoignant de l'évolution de son orthographe
avec l'introduction du μ. Il se retrouve dans le Psaume de
Salomon 4:18 où il revêt le sens donné à "exode" , c'est à dire
le départ de cette vie. Jésus ayant annoncé sa Passion (v 22et 44), il
est clair qu’il s’y préparait.
54 - Comme fit aussi
Elie.
Une remarque faite à propos, puisque Jacques et Jean avaient vu Elie sur
la montagne. Que cette phrase soit présente ou non, cela ne change rien
au récit qui détient une allusion explicite à Elie avec une citation
prise à 2R 1,10.
55 - Et il dit : “vous
ne savez de quel esprit vous êtes”;
Cette remontrance de Jésus a été effacée dans les autres manuscrits pour
ne pas charger trop lourdement les deux apôtres; ceux-ci croyaient se
recommander d’Elie en faisant venir le feu du ciel sur les Samaritains;
aussi Jésus les réprimanda en leur faisant entendre que leur inspiration
était celle de “fils du tonnerre” (cf. 6,14).
62 - Personne
regardant vers l'arrière et posant sa main sur la charrue n'est apte à
la royauté de Dieu.
[et non: Personne posant la main sur la charrue et regardant vers
l'arrière n'est apte à la royauté de Dieu].
L'ordre des mots propose une chronologie inverse de celle que nous avons
l'habitude de lire. Celui qui regarde en arrière ne saurait être en
mesure de se placer par rapport à la charrue pour la diriger
correctement. L'image concernerait non des gens tentés de revenir sur
leurs pas après avoir commencé à suivre , mais ceux qui sont, avant
tout, attirés par ce qui les précède, en l'occurence la famille. Le
jeune homme qui souhaitait suivre Jésus non sans saluer auparavant les
siens était peut-être viscéralement lié à eux.
Ces versets ont leur parallèle en 1 R 19:21 quand Elisée demandait àElie
de revoir les siens avant de le suivre.
Cf : les premières semaines du
ministère de Jésus